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18/11/2007

Sommes nous devenus des individualistes forcenés ?

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En Mai 1968, j'étais jeune, j'ai vécu ce mois comme un mois de fête, il faisait beau sur Paris, les poches des ouvriers étaient pleines de boulons, les CRS étaient de SS nous courrions plus vite qu'eux, je n'étais pas asthmatique à l'époque.

Pourtant nos parents n'étaient pas à la fête, pas d'essence, pas de transport, des coupures d'électricité et pas de salaire et des enfants à nourrir.

Alors, la solidarité s'est installée, les plus riches ont aidé les plus pauvres, des couvertures ont été jetés par les fenêtres pour couvrir les piquets de grève, des repas ont été distribués sur les places des mairies, dans les immeubles, les voisines se sont organisées et la chienlit à gagné.

Pourtant, je me souviens de la réflexion du Patron des Patrons après les accords de Grenelle : "Vous avez gagné mais ne triomphez pas, on vous reprendra tout".

Voila, c'est fait, vous avez perdu vos treizième mois, vos augmentations de salaires, vous êtes harcelés au travail, vous êtes victimes de discrimination, on vous fait du chantage au licenciement, vous abandonnez tout, vous êtes virés quand même.

Vous serez les prochains, ne venez pas vous plaindre, une grève de trois jours et vous voila prêts à bouffer le rare conducteur de métro qui bosse.
De Gaulle nous a traité de veaux, je dois admettre à mon grand regret que c'était un précurseur.
Quand vous serez, comme à Philadelphie, dehors parce que vos maisons seront revenues aux mains des banques, que vous n'aurez plus ni l'argent ni le logement, et c'est ce qui nous attend, pensez-y.
Alors ne venez pas vous plaindre.
On ne récolte jamais que ce qu'on a semé...

Commentaires

Tiens ! V'là "Louise-Michèle" qui se réveille...
(non, non, ce n'est pas une faute, c'est fait exprès.)

Bourgeoise rouge, va !

Écrit par : le-gout-des-autres | 18/11/2007

J' ai vécu mai 68 en province ....nous étions en grève .....les marins aussi ...mais quelques-uns partaient en mer pour ensuite distribuer leur pêche aux grévistes ...
Ce qui se passe actuellement me fait vraiment mal ! et, je n' y comprends plus grand'chose ....

Écrit par : azelys | 18/11/2007

Fille-unique avait 10 mois, Maky au service militaire, pas de nouvelles de lui pendant 3 semaines, alors que faire d'autres qu'apprendre à sa fille à dire "a pu papa" avec l'air de circonstance.

Écrit par : mab | 18/11/2007

C'est vrai qu'il faisait beau.
Un vrai temps à émeutes...

Écrit par : le-gout-des-autres | 18/11/2007

Qui fait l'info? Qui fait ou défait, même pas l'opinion, mais l'image que l'on nous donne, dans les médias, de l'opinion?
Si l'on n'y prend pas garde en permanence, on finit par se faire le relais de lieux communs de pure propagande, comme par exemple : "une réforme des retraites est nécessaire, tout le monde semble d’accord", ou "les usagers sont pris en otage par les grévistes" ou "les usagers sont mécontents", ou "les fonctionnaires ou assimilés sont des privilégiés".
Les vannes qui circulent sur le net à propos de ces soi-disant privilégiés sont diablement pernicieuses... parce qu'elle forment une "culture" de base assez peu ragoûtante.
Et autant, pour les blagues de blondes, tout le monde sait bien que l'intellect et la couleur des cheveux n'ont rien à voir, autant ces blagues-là, comme les blagues racistes, finissent, en faisant rire, par faire leur petit sale bonhomme de chemin.

Écrit par : M'ados | 18/11/2007

Il était temps que tu te réveilles, ma vieille. (rires)

Ce soir, j'en mettrai aussi une louche. Je m'en souviens aussi. j'avais 37 ans et fraîchement licencié es travail. On tirait le diable par la queue, mais bondieu, comme on y croyait. Et je pense que certains pays n'étaient pas loin de nous suivre.
Le patronat et ses sbires ont bien manoeuvré. La politique ultra-libérale, les délocalisations, les peurs du chômage et tout le reste, ont fait que les gars sont rentrés dans leur coquille.
Ce sont toujours les usines nationalisées qui ont fait tout le travail: les mines, la sidérurugie, Renault etc. Le jour, où celles-ci ont,de nouveau, étaient privatisées, c'était la mort annoncée du mouvement ouvrier. Pour entrer dans les organismes paritaires, certains syndicats ont pactisé avec le patronat. Longtemps, ce fut FO et maintenant la CFDT.
Un jour, ça va bien exploser !!

Écrit par : patriarch | 18/11/2007

M'ados> Tu ne serais pas blonde ? Par hasard...

Écrit par : le-gout-des-autres | 18/11/2007

Pas encore née en 68 mais je partage à 200% ton point de vue.

Écrit par : Lebaudet | 18/11/2007

entièrement d'accord avec toi, comme d'habitude ... pi ce qu'il y a de bien, c'est qu'avec notre président chéri, Dieu le bénisse, etc ... il y a même la multiplication des petits pains (à la grimace) : même ceux qui n'en ont pas semé récolteront quand même les fruits ... (ils laissent un goût amer ...)

Écrit par : Astra | 18/11/2007

moi en mai 68 j'avais 11 ans et j'allais voir mon père à l'usine, ses collègues et lui "gardaient" leur instrument de travail. Les avantages acquis, c'est vrai qu'ils vont à vau-l'eau et les jeunes qui galèrent (ou pas) pour trouver du boulot, ne savent pas ce que ça représente. Quand ils comprendront, il sera trop tard, ils n'auront plus qu'à émigrer pour survivre.

Écrit par : Saperli | 19/11/2007

Il est bien connu que seule "la dèche" rapproche les gens entre eux.
Dès qu'ils ont le ventre plein, ils se séparent...
C'est comme ça.

Écrit par : Maky | 19/11/2007

Il y en a un qui est en train de semer la tempête, bonne récolte à lui.

Écrit par : Phélycitée | 19/11/2007

En 68, le travail ne manquait pas. La Chine était un pays fermé, les industries ne pensaient même pas à s'y installer. En 2008. on délocalise à tour de bras. Les donnes ont changé, grève ou pas, le déséquilibre s'est installé. Une table à qui on a scié un pied, restera toujours bancale, même si on y ajoute une calle. On est foutu, et ce n'est que le commencement. Je suis heureuse d'avoir l'âge que j'ai.

Écrit par : tajmahal | 19/11/2007

je n'ai pas connu mai 68 je n'etais pas encore née... mais par contre j'ai vécu la fameuse raclée que Jupée s'est prise. je me souviens des militaires réquisitionnés pour les transports..
Je n'ai pas de parti pris. Non je me dis que s'ils font grève il y a forcement quelque chose qui ne va pas.. mais ont ils "toujours" raison pour autant de le faire? est ce que faire des menaces dans le style "si vous ne venez pas a la table des negociatons sans avoir repris le travail, il y aura aucune negociations justement..." est ce que tabler sur le "ras le bol" des usagers est un bon systeme ???

Écrit par : Fa | 19/11/2007

se plaindre, non, mais se battre, encore et toujours, OUI, des millions de fois OUI!

Écrit par : passagère | 19/11/2007

j'étais trop jeune en 68 mais là j'ai quand même l'impression que ça commence à sentir le pavé ..

Écrit par : lacigale | 19/11/2007

Quand le peuple se réveillera-t-il? Que faut-il encore subir pour que la colère éclate? Demain manif et grêve des enseignants....A quad l'inter-professionnelle?

Écrit par : marie | 19/11/2007

J'étais pas née en 68, mais je me dis que tout ça n'aura finalement servi à rien. On va perdre tout ce pour quoi nos parents se sont battus, et sans broncher en plus.
C'est lamentable.

Écrit par : mayga | 20/11/2007

En fait plus je lis tes billets, et ceux d'autres personnes aussi, sur ce qui se passe en France, l'absence de solidarité, les commentaires sur les gens qui font une grève (que je trouve pour ma part légitime), la presse qui manipule les esprits, et puis ensuite les commentaires qui tendent à faire croire que la France imite les USA, moins je trouve la comparaison pertinente.

Les USA ont une vision vraiment très différente de la valeur d'un contrat, j'en parlais sur mon blogue à propos de la grève actuelle des auteurs (scénaristes) alors qu'en France ce à quoi on assiste c'est à nouveau à une manifestation du pouvoir régalien, qui se moque éperdument de la parole donnée, et qui n'a que faire de la notion de contrat (un papier, pour un français, ça se déchire, allez faire ça aux USA, et ce sont immédiatement les cours qui s'en chargent, puissant ou pas en face).

Quant à la solidarité, en France, c'est clair pour moi que chacun attend que ce soit l'insstitution (et donc l'autre) qui s'en charge. Il n'y a qu'à voir ce qui se dit à propos des militants (la base) et le degré d'implication de chacun, dès qu'il s'agit de se mouiller ou simplement de... donner et d'aider. Aux Etats-Unis, la solidarité existe au niveau individuel, alors évidemment, vous ne la voyez pas vu de loin, et au travers du prisme médiatique, qui fait justement (voir ci-dessus), le jeu de la manipulation des esprits.

A grande échelle, oui, c'est vrai, le système américain n'est pas solidaire, et ce parce que viscéralement les américains se méfient des institutions gouvernementales, et la preuve qu'ils ont peut-être raison, au fond, c'est de voir ce que fait un gouvernement comme le gouvernement actuel français ("rien n'est négociable", voilà ce que moi j'entends) et qui passe en force des lois auxquelles le "peuple" n'entend rien.

Mais au niveau individuel, les américains mettent en place des relais pour aider les démunis, et quand on les sollicite, eh bien, ils ne rechignent pas. Moi, qui fais partie des très démunis là où j'habite, j'ai réussi à me maintenir depuis maintenant 9 ans, incroyable mais vrai, et même si c'est précaire, parce que je ne sais pas combien de temps je peux tenir encore, eh bien, il y a toujours du monde pour servir de filet de secours, que ce soit la communauté religieuse, la communauté scolaire, le comté, même, si, quand même l'Etat, quand par exemple il m'exempte de payer médicaments ou soins de base, etc.

Écrit par : Otir | 22/11/2007

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