15/03/2021
Beurre ou margarine ?
« Le beurre frais pour tous. »
Ainsi salua-t-on l’arrivée de la margarine après le siège de Paris.
Bien sûr, ça ne sert pas qu’à se laver les cheveux même si on fait croire aujourd’hui que c’est excellent pour la santé du cheveu pour peu qu’on lui adjoigne un parfum de rose, la puanteur du monoï et une bonne dose d’optimisme pour en faire la publicité.
Mais je suis sûr que pour beaucoup, la margarine rappelle des souvenirs moins « bio » et diététiques que ceux censés venir à l’esprit aujourd’hui.
Et si vous en faisiez part à vos camarades de blogs, tous ceux qui ont encore le courage de vous lire et surtout d’écrire...
Ma mère était bonne cuisinière et était adepte de la cuisine au beurre.
Elle cuisinait "light".
Elle cuisinait essentiellement des légumes, beaucoup de légumes.
D'ailleurs j'aime toujours autant la verdure.
Le Goût cuisine lui aussi des légumes et de moins en moins de viande.
Ma mère était très "branchée nouveauté", on disait "gadgets".
Nous avons eu droit aux "yaourts maison", aux "gaufres maison" puis elle se lassait et passait à une autre "nouveauté".
Un jour, dans notre quartier, est passé un homme avec de minuscules tartines.
Un nouveau produit, "bien meilleur que le beurre ! " disait-il.
Mes sœurs et moi avions faim en sortant de l'école alors on avait trouvé son ersatz de beurre délicieux.
C'était une nouvelle margarine, comme on ne connaissait pas l'ancienne, c'était nouveau.
Ça s'appelait "Planta".
Évidemment ma mère a plongé, puisque "c'était nouveau".
On a donc dégusté du Planta pendant au moins huit jours.
Jardinière à la margarine, poireaux à la margarine puis, elle a repris ses habitudes et le beurre a fait son retour sur la table et dans les plats.
Lorsque j'ai commencé à vivre avec le Goût, je ne savais pas cuisiner du tout.
J'ai fini par savoir cuisiner, d'abord au beurre, ensuite à la margarine puis à l'huile d'olive jusqu'aujourd'hui.
Mais il arrive parfois que le Goût utilise de la "Saint Hubert bio", ça ressemble à du beurre comme je ressemble à une jeune fille de seize ans.
C'est bien la preuve que la vieillesse est un naufrage.
Saint Hubert pour protéger ses artères...
Pfff... Nous n'aurions pas pu jouer dans "La grande bouffe".
09:46 | Lien permanent | Commentaires (14)