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04/03/2019

D'abord, j'aime pas la pêche.

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Une partie de pêche.

Un jeudi, de bon matin, debout sur une roche, je laissai flotter ma ligne dans le tourbillon des belles eaux claires. Ah, quel bonheur, quand au bout de quinze à vingt minutes, en allongeant et retirant lentement l'amorce sur l'eau agitée, tout à coup une secousse répétée m'avertit que le poisson avait mordu et qu'ensuite le bouchon descendit comme une flèche habilement lancée.

C'était un gros ! Je le laissai filer, et puis, relevant la gaule à la force du poignet, une truite colorée fila dans les airs et se mit à sauter au milieu des ronces coupées et des herbes pleines de rosée.

(d'après Erckmann-Chatrian)


Mal réveillée, un jeudi, en plus de bon matin, je traînais des pieds derrière mon flirt et ses amis.
Evidemment je portais le sac de ravitaillement, j'ai toujours pensé qu'ils préféraient dans la pêche le casse-croûte à la prise...

Debout sur une roche, en équilibre instable, après avoir supplié un des garçons d'accrocher un appât à l'hameçon, je laissais flotter ma ligne dans le tourbillon des belles eaux claires, en rêvassant à la pensée du gros livre qui m'attendait dès cette corvée achevée.

Ah, quel bonheur ! Un peu de flatterie ne gâche rien...
Quand au bout de quinze à vingt minutes d'ennui, en les regardant faire, en allongeant et retirant lentement l'amorce sur l'eau agitée, tout à coup, je sursautai, une secousse répétée m'avertit que le poisson avait mordu et qu'ensuite le bouchon descendit comme une flèche habilement lancée, j'appelai un garçon à la rescousse et lui tendis ma canne à pêche.

Il était dit que ce jour là, je boirais le calice jusqu'à la lie, on me rendit la canne.

C'était un gros, je suivis les instructions de mon ami. Je le laissai filer, et puis relevant la gaule, à la force du poignet, une truite colorée fila dans les airs et se mit à sauter au milieu des ronces coupées et coupantes, et des herbes pleines de rosée qui mouillaient mes ballerines.

Je savais déjà que je ne pourrais pas manger cette truite...