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14/06/2021

Le voyage.

85 ème Devoir de Lakevio du Goût.jpg


Je l’ai repérée, voire reconnue, tout de suite.
Elle m’a évidemment ramené à l’époque où je ne pensais pas à des tas de choses sans intérêt.
Peut-être dans votre mémoire erre un souvenir que, j’en suis sûr, nous aimerions tous entendre.
Raconté par vous il n’en sera que plus chouette.
Alors à lundi…


Arya…
Je m’appelle Arya.
Ma mère me tient par la main tandis que j’avance le long du trottoir devant l’école.
Il y a du monde, c’est ce que ma mère appelle « La Rentrée » et je dois y aller.
Je ne comprends rien à ce qui se dit.
Nous avançons lentement, il y a plein d’autres enfants que leur mère tient par la main.
Presque tout le monde parle mais pas moi, je ne sais parler que le pendjabi et personne ne parle le pendjabi ici.
Sauf papa et maman.
Je suis toute seule, vraiment toute seule, je ne comprends personne et personne ne me comprend.

En plus il fait froid...

***

Ce matin, maman m’emmène à l’école.
Maintenant, c’est le printemps et le temps est plus gai, plus chaud aussi.
Maintenant, c’est moi qui aide maman à comprendre.
Elle parle un français hésitant mais elle ne fait que peu de progrès car elle parle beaucoup en pendjabi, avec papa, les clients et moi.
Maman m’emmène partout où elle doit aller pour des papiers.
C’est moi qui parle et qui écoute.
J'explique à maman.
Elle me dit ce que je dois répondre au monsieur du guichet.
Il est gentil avec nous et dit à maman « Elle parle bien, elle est là depuis longtemps ? »
Il m’a quand même fallu six mois pour apprendre le français.
La maîtresse a dit à maman « c’est merveilleux pour les enfants, cette façon d’apprendre une langue ! C’est ce qu’on appelle l’immersion complète ! Votre Arya se défend très très bien ! Elle est douée pour les études. »
Maman est très fière mais parfois je regrette le bord de la rivière même si maman m’a dit qu’on était bien mieux ici.
Elle m’a dit « Tu sais qu’on a voulu me tuer parce que je voulais t’inscrire à l’école ? »
Il paraît qu’au Pakistan il y a des endroits où on interdit aux filles d’aller à l’école.