La cuisinière anglaise
07/11/2016
Madame lit ma lettre de recommandation.
Je sais qu'elle va vérifier auprès de Monsieur le Pasteur.
Elle apprendra sa mort, elle sera juste surprise de le voir célibataire et sans enfant. Nous avons mis la petite Emma en pension.
J'espère qu'elle survivra...
Je suis arrivée avec mes nippes et mon air de jeune fille sage.
Madame me regarde, elle a l'air crédule, tant mieux...
Je le sens, je vais avoir la place.
D'ailleurs il le faut, et puis je suis bonne cuisinière.
On me montre la cuisine.
Ça semble une bonne maison, l'arrière cuisine est pleine de denrées, le seau de crème déborde et le gibier attend.
J'ai la main d'œuvre nécessaire car Madame ne lésine pas.
Il faut dire qu'avec ses six enfants et Monsieur toujours absent, toujours à Londres pour ses affaires, elle se laisse vite déborder...
Je sais qu'elle n'apprendra pas que Monsieur le Pasteur est mort de la typhoïde ainsi que son entourage et que je suis la seule survivante.
Je suis engagée !
J'ai noué mon tablier.
Je prépare le porridge des enfants.
Ils vont se régaler...
20 commentaires
Mais c'est horrible et excellent!
Délicieux porridge ! A voir la rue on dirait que tout le monde en a mangé... (j'ai dans mon répertoire - mot pédant mais je n'en vois pas d'autre- une histoire de porridge tout aussi charmante, dans un autre genre.)
les cuisinières ne sont plus ce qu'elles étaient
Elle a déjà tout un passé cette petite ! Mais au moins ils vont se régaler comme nous nous régalons avec ce récit délicieux... Toi aussi tu aimes les histoires anglaises.
Il ne reste plus qu'à attendre !!!
Six enfants ! (Monsieur a dû être présent de temps en temps....) La cuisinière va avoir du boulot.
Tu as une imagination diabolique !!! Je ne mangerai pas de ce porridge,simple principe de précaution!
Je crois me souvenir que l'histoire est vraie... et que la cuisinière a infecté sans le savoir plusieurs personnes, non ?
Quand je pense que j'adore le porridge... Ca fait froid dans le dos !
Tu fais référence au livre : la cuisinière dont j'ai oublié l'auteur , pourtant , je l'ai lu cette année .
Waouh, quelle affaire ! Je viens de lire l'histoire de Mary Mallon, porteur sain de la typhoïde, qui n'a jamais voulu le reconnaître et a continué à faire la cuisine, parce que c'était plus payé que femme de ménage. Elle a répandu la typhoïde sur son passage, faisant plusieurs victimes. Mince alors, si on ne peut plus faire confiance aux cuisiniers ! Il a fallu la mettre en quarantaine jusqu'à la fin de sa vie. Je ne connaissais pas cette histoire. Merci de nous la rappeler.
On en apprend des choses, rien qu'avec la photo d'une rue.
Tu es redoutable H-B et ta mémoire tout autant....
Je me disais bien aussi que cette histoire de typhoïde...
J'ai effectivement pensé à elle mais elle était américaine, elle n'a pas eu d'enfant avec un pasteur, elle n'était pas la seule à être "porteur sain" mais elle n'a jamais voulu reconnaitre sa responsabilité.
Je la verrais bien jouée par Isabelle Huppert...
¸¸.•*¨*• ☆
rhooooo !!!! heure Bleue ! Livre ou pas , vrai ou pas , (vrai je sais!) n'empêche tu es diabolique !
Evidemment, la fin m'a surprise !
arghhhhhh !! Horrible et excellent !
Elle pense à se faire coucher sur le testament au moins ? Ou à se constituer un pactole au préalable (moins risqué). Quand j'y pense, les pauvres gosses ! Six d'un coup à enterrer : terrible tout de même ce malheur qui parfois s'abat sur une famille promise au bonheur ! La destinée est bien rosse tout de même !
Elle était Américaine, mais née au Royaume Uni..donc, tout à fait d'actualité... En tous cas, comme Julie, je me suis remémoré cette histoire...sorte de révision des classiques...merci, pour ce clin d'oeil !
Bouh tu me fais peur, je retourne me coucher :-)
Ingénieuse (et diabolique) façon de se venger de la société qui l'a plongée dans cette situation...
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